La réalisatrice marocaine Asmae El Moudir a remporté samedi l’Étoile d’or au Festival international du film de Marrakech avec “Kadib Abyad” (La mère de tous les mensonges), marquant une première pour un film marocain.
Âgée de 32 ans, la réalisatrice explore dans ce documentaire le passé non-dit de sa famille et celui du Maroc pendant les “années de plomb” du règne de Hassan II. En l’absence d’images d’archives, elle a utilisé une maquette de son quartier d’enfance à Casablanca ainsi que des figurines pour raconter le passé familial, évoquant les “émeutes de la faim” réprimées en juin 1981 à Casablanca.
Asmae El Moudir s’est exprimée après avoir reçu l’Étoile d’or, déclarant à l’AFP : “Je suis très contente de recevoir la première Étoile d’or pour le Maroc.”
Le prix du jury a été partagé entre le réalisateur marocain Kamal Lazraq pour “Les meutes” et la réalisatrice franco-algérienne Lina Soualem pour “Bye Bye Tibériade,” un film sur l’actrice franco-palestinienne Hiam Abbass.
Lina Soualem a dédié son prix “à tous les Palestiniens qui tentent de trouver leur place dans le monde” et a appelé à une “cessation des hostilités” dans la bande de Gaza, où une guerre a éclaté en octobre.
Le film “Banel et Adama” de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy a remporté le prix de la mise en scène.
Les prix d’interprétation ont été attribués à l’actrice bosnienne Asja Zara Lagumdzija pour “Excursion” (féminin) et à l’acteur turc Doga Karakas pour “Dormitory” (masculin).
Ce palmarès clôture la 20e édition du festival, qui s’est déroulée du 24 novembre au 2 décembre, marquée par la “sobriété” en raison du contexte de la guerre à Gaza.
Kelly Lando
