Une délégation russe, dirigée par le vice-ministre de la Défense, a effectué une visite officielle à Niamey, marquant ainsi le premier contact gouvernemental entre la Russie et le Niger depuis le coup d’État de juillet. Les autorités militaires au pouvoir au Niger, qui ont pris le pouvoir lors du coup, ont accueilli la délégation dirigée par le colonel-général Yunus-Bek Yevkurov. Au terme de la rencontre, des documents ont été signés pour renforcer la coopération militaire entre le Niger et la Russie.
Cette visite prend place dans un contexte où les relations diplomatiques du Niger avec ses partenaires internationaux ont été bouleversées après le coup d’État de juillet. Alors que la France, qui était l’alliée privilégiée du régime déchu, a été critiquée par les nouvelles autorités, la Russie semble occuper une position favorable. Les autorités nigériennes ont dénoncé des accords de coopération militaire avec la France, entraînant le départ de ses 1 500 soldats présents dans le pays confronté à des violences djihadistes.
Cette délégation russe a également visité Bamako au Mali, gouverné par des militaires et allié de la Russie dans la région. Les discussions ont porté sur des projets de développement, notamment dans le domaine de l’énergie renouvelable et nucléaire, ainsi que sur des questions d’approvisionnement en engrais, blé et produits pétroliers. Des projets d’infrastructures telles qu’un chemin de fer, un réseau de tramway, la création d’une compagnie aérienne régionale, et des projets de recherche et d’exploitation minière ont également été évoqués.
Les régimes militaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso, tous confrontés aux violences djihadistes, ont récemment renforcé leurs liens en formant l’Alliance des États du Sahel, tandis que le Burkina et le Niger ont annoncé leur retrait de l’organisation anti-djihadiste G5 Sahel, préférée par les partenaires occidentaux.
Rita Nembi