Dans la région de Talataye, au nord-est du Mali, des personnes déplacées ayant fui les violences djihadistes se retrouvent aujourd’hui avec seulement quelques tentes rudimentaires et le strict nécessaire pour survivre. Des groupes affiliés à l’État islamique exercent un contrôle sur de vastes zones, provoquant la terreur parmi la population.
Mahamad Almghtar, un éleveur qui a perdu tout ce qu’il possédait en fuyant, partage son désarroi : “Daesh nous a tout pris. Bétail, biens ménagers, même nos couvertures. Ils ont confisqué tout ce qui était essentiel à notre survie et ont causé la mort de nombreuses personnes”, murmure le vieil homme, encore sous le choc.
Les éleveurs déplacés ont trouvé refuge dans la région de Kidal, mais cette zone est également confrontée à des groupes séparatistes touaregs qui ont gagné du terrain suite au retrait récent des forces de l’ONU. Face à cette situation, les humanitaires lancent un appel à l’aide pour soutenir ces réfugiés épuisés par un périple de plusieurs jours à pied à travers le désert. Le dernier recensement indique la présence de 12 000 personnes ayant trouvé refuge à Kidal.
Depuis août, le nord du Mali est le théâtre d’une escalade militaire. Le retrait des forces de l’ONU, contrainte de se retirer par la junte, a déclenché une lutte pour le contrôle du territoire entre l’armée régulière, les séparatistes et les groupes djihadistes.
Amanda Wague
