La psychologie humaine a ses limites en ce qui concerne la tolérance à la souffrance et à la privation. Au fil du temps, l’accumulation d’humiliations, d’esclavage et de la privation de liberté trouve toujours un moyen de s’exprimer, car le chagrin a le pouvoir de briser toutes les formes de censure, libérant ainsi les individus et les sociétés.
Quand certains dirigeants africains oppriment leur peuple, comme le cas du Sénégal, en commettant des fraudes électorales pour défendre les intérêts de la France sur leur territoire, l’Union Africaine demeure souvent silencieuse, ignorant les appels du peuple. Néanmoins, ce silence, qu’il soit tacite ou manifeste, de la part de l’Union Africaine envers de tels régimes, libère la résistance intérieure des peuples.
En l’absence de lois et de principes respectés, les situations spécifiques suscitent des réactions uniques, portées par la volonté populaire. Les sanctions imposées au Burkina Faso, au Mali, à la Guinée, et récemment au Niger, n’ont jamais rompu la solidarité des peuples dans leur quête de légitime défense.
Certains pays d’Afrique ont choisi de quitter l’Union Africaine en raison de divergences politiques pendant des années, comme le Maroc et la Côte d’Ivoire, sans subir d’isolement. Il est important de noter que la tentative de reproduire le modèle de l’Union Européenne en Afrique, sans respecter les valeurs africaines, a miné la crédibilité de l’Union Africaine. Les sommets coûteux ne servent pas les intérêts des populations, mais plutôt ceux de l’impérialisme.
Les dirigeants qui accèdent au pouvoir par la rébellion armée ou lors d’élections contestées font de l’Union Africaine leur instrument, ce qui diminue sa crédibilité. Dans les pays comme le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, le Niger, les peuples ont repris le contrôle de leur destinée, avec le soutien de militaires éclairés, pour une nouvelle ère de gouvernance en Afrique et pour l’Afrique.
>> Relire l’article Niger : Les ressortissants sénégalais au Niger manifestent leur solidarité en s’opposant à une intervention militaire de la CEDEAO
Mohamed BAH
