26 December 2024
Côte d’Ivoire : Interdiction des boissons énergisantes alcoolisées ou la fuite de responsabilité des autorités devant leur défaillance.

Côte d’Ivoire : Interdiction des boissons énergisantes alcoolisées ou la fuite de responsabilité des autorités devant leur défaillance.

L’interdiction récente des boissons énergisantes alcoolisées en Côte d’Ivoire a été justifiée par les autorités en raison de leur consommation dangereuse lorsqu’elles sont mélangées avec des substances psychoactives comme le tramadol. Si la préoccupation pour la santé publique est légitime, il est tout aussi essentiel de se demander comment ces substances, censées être strictement contrôlées, sont accessibles au grand public sans ordonnance médicale. La responsabilité ne repose-t-elle pas sur les autorités elles-mêmes, qui ont failli dans leur devoir de réguler l’accès à ces médicaments dangereux ?

Le tramadol est un médicament puissant, supposé être délivré uniquement sur ordonnance. Pourtant, la réalité montre une autre face du problème : une porosité des frontières, facilitée par des agents de sécurité corrompus, permet l’entrée illégale de ces substances. En parallèle, certains professionnels de la santé, qui devraient être les gardiens de l’éthique médicale, semblent incapables d’empêcher la vente non réglementée de ce produit. Plutôt que d’assumer ces défaillances, ils se déchargent de leur responsabilité sur les commerçants des boissons énergisantes alcoolisées, les désignant comme les coupables faciles de cette crise.

Les commerçants se retrouvent aujourd’hui accablés sous le poids de dettes conséquentes, leur commerce étant brutalement arrêté sans qu’ils n’aient eu l’opportunité de s’adapter ou de se défendre. Cette situation illustre une manœuvre irresponsable des autorités, qui préfèrent sacrifier un secteur économique plutôt que de s’attaquer aux véritables causes du problème. L’État ivoirien, en tant que garant de la justice et de l’équité, doit se tenir au-dessus de la mêlée. Il est impératif que les droits des commerçants soient respectés et que des mesures appropriées soient prises pour résoudre les véritables causes de cette crise.

Il est grand temps que l’État prenne ses responsabilités, en renforçant le contrôle des substances psychoactives et en luttant efficacement contre la corruption aux frontières. Les commerçants ne doivent pas payer le prix de l’incompétence et des manquements des autres. La justice doit prévaloir, et l’État doit corriger cette injustice qui frappe des acteurs économiques déjà fragilisés.

Amen K.

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