Dans un récent communiqué du gouvernement béninois, les autorités ont pris la décision de ne plus exporter les produits vivriers comme le maïs, le riz, le mil, le niébé, les tubercules et leurs dérivés (farines dont le gari). Ces différents produits sont formellement interdits de faire l’objet d’exportation jusqu’à nouvel ordre.
Cette décision est prise par les autorités pour garantir l’approvisionnement confortable des consommateurs à un coût raisonnable sur le marché intérieur. Elle s’inscrit dans un contexte dans lequel le prix moyen du kg de maïs sur le marché local a grimpé de 57 % depuis janvier pour atteindre 365 Fcfa (0,59 $) à la mi-avril, selon les données de l’Institut national de la statistique et de la démographie.
« De nombreux producteurs et commerçants sont portés à satisfaire les demandes en produits vivriers venant de pays étrangers au détriment du marché national. S’il est vrai que dans un contexte de libéralisme économique, c’est l’offre et la demande sur les marchés qui déterminent les prix et que la libre circulation des biens est admise dans notre espace communautaire, il n’en demeure pas moins que le phénomène prend une ampleur telle que le consommateur béninois en subit les conséquences » , indique le gouvernement.
Dans une déclaration datant d’avril dernier, Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, avait notamment mis en lumière les sorties vers le Nigeria. « L’importante production agricole au Nigeria ne peut se passer du maïs béninois. Avec toutes ces pressions, il se pose un problème entre l’offre et la demande » , avait alors déclaré le responsable. Hormis ces facteurs, le ministre avait également indiqué que la décision du gouvernement d’interdire les importations de poulets congelés d’ici fin 2024 avait également incité les éleveurs à constituer des réserves stratégiques.
Pour rappel au Bénin, la production de maïs est attendue à 2,5 millions de tonnes pour le compte de la campagne 2024/2025, soit 25 % de plus que la récolte enregistrée en an plus tôt.