Le gouvernement burkinabè a décidé d’interdire les importations de farine de blé jusqu’au nouvel ordre. C’est ce qu’a annoncé, le 8 avril dernier, le ministère du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises, Serge Gnaniodem PODA , dans un communiqué rendu public.
À en croire aux autorités, cette décision s’inscrit dans le cadre de l’assainissement du marché des produits de grande consommation. « L’importation de la farine de blé étant soumise à une Autorisation Spéciale d’Importation (ASI), la délivrance des ASI de la farine de blé est également suspendue. En tout état de cause, tout contrevenant à cette décision s’expose à des sanctions conformément à la réglementation en vigueur » , stipule la note.
S’il est encore trop tôt pour évoquer les répercussions de cette restriction sur l’approvisionnement local, il faut souligner que les importations de farine de blé du pays proviennent principalement de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Togo. Ces trois payent chaque année la quasi-totalité des envois via des réexportations.
Le Burkina espère produire 250 tonnes de blé sur une superficie de 125 hectares au terme de la campagne de 2023/2024. C’est ce qu’a révélé le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques dans un communiqué publié le 5 avril dernier.
« Au cours de la campagne, les producteurs ont bénéficié de l’accompagnement du département en charge de l’Agriculture avec 5 tonnes de semences de base, 15 tonnes de semences améliorées et 48 tonnes d’engrais. En outre, les acteurs ont retenu des formations et des visites commentées » , peut-on lire dans le communiqué du gouvernement.
L’initiative s’inscrit dans le cadre d’un plan de relance de la culture de blé annoncé par les autorités en 2023. Dans le cadre de ce programme, le gouvernement souhaite notamment consacrer 1 500 hectares à la culture de blé pour porter la production de la céréale à 6 500 tonnes d’ici à 2025.
Pour rappel, en 2022, le Burkina Faso a importé plus de 212 000 tonnes de blé d’une valeur estimée à plus de 95 millions $ sur le marché international.