Le ministère de l’Éducation nationale fait face à des accusations de mauvaise gestion des subventions accordées aux établissements privés d’enseignement secondaire au Mali. Les rapports de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) et du Bureau du vérificateur général (BVG) ont révélé des irrégularités financières importantes. Chaque année, l’État verse environ 49,6 milliards de F CFA aux écoles privées, mais des disparités ont été constatées entre les données de la Direction générale du budget et de la Cellule de planification et de statistique.
Le BVG a décelé plus de 19,7 milliards de FCFA d’irrégularités dans la gestion des subventions aux établissements privés à Bamako et Kati pour les années scolaires 2017-2022. Des pratiques douteuses comprennent l’émission de faux arrêtés d’ouverture d’écoles pour bénéficier de subventions indues et le paiement irrégulier de subventions pour des élèves dont la scolarité est épuisée.
Le Secrétaire général du ministère est accusé d’autoriser des paiements irréguliers, notamment pour des élèves doublement comptés, des élèves irréguliers, et des attributions irrégulières d’élèves à des établissements privés. Certains établissements privés ne disposant pas d’infrastructures conformes à la réglementation ont également été bénéficiaires de subventions.
L’OCLEI recommande des mesures fortes pour améliorer la gouvernance du secteur de l’éducation, notamment un contrôle administratif systématique des actes de création d’établissements privés, le respect strict des dispositions règlementaires en matière d’orientation des élèves, l’adoption d’un plan de progression du nombre d’établissements publics, et la fermeture des établissements privés ne respectant pas les conditions d’exercice. Il appelle également à traduire en justice les responsables des irrégularités.
En somme, ces révélations soulignent la nécessité d’éradiquer la prédation financière au sein du ministère de l’Éducation nationale, un département censé promouvoir les valeurs civiques et la citoyenneté.
Mamie Gonda