Il y a un moment, la société Orano a fait l’annonce de la reprise de ses activités en ce qui concerne l’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren au Niger, ceci après dix ans de suspension. Mais actuellement, tout porte à croire que les autorités nigériennes s’opposent à cette reprise des activités au point où certaines indiscrétions annoncent même la possibilité d’une rupture définitive.
Selon une correspondance dont le contenu est relayé en début de semaine par Bloomberg, le plan annoncé par Orano ne répondrait pas aux attentes des autorités nigériennes. « Le deuxième et dernier avis prendra fin le 19 juin, date après laquelle le permis d’exploitation de la société sera révoqué » , précise la lettre.
Après avoir suspendu le développement du projet en 2015, la reprise des activités d’Orano s’inscrit dans un contexte d’accélération des projets d’uranium partout à travers le monde, en raison de la hausse des prix et de la demande, grâce au regain d’intérêt des décideurs mondiaux pour l’énergie nucléaire.
Pour le moment, aucune communication officielle d’Orano ou du gouvernement nigérien ne vient confirmer cette information. Si elle devient officielle, une telle révocation confirmerait d’autres informations avancées début juin concernant des négociations en cours pour réattribuer des actifs d’uranium détenus par Orano à la société nucléaire russe ROSATOM.
Un départ ou une réduction de la présence d’Orano au Niger s’inscrirait dans cette stratégie de réduction de l’influence de Paris dans le pays, après le départ de l’ambassadeur français et des troupes françaises l’année dernière.
Rappelons qu’Orano exploite actuellement Somaïr, la seule mine en activité du pays, permettant au Niger d’assurer 4 % de la production mondiale d’uranium en 2022 (World Nuclear Association).