Vendredi, la Mission de l’ONU au Mali a remis l’un de ses derniers camps dans le pays aux autorités nationales, conformément à la demande de la junte au pouvoir, marquant ainsi une étape cruciale vers son retrait définitif, selon la porte-parole de la Minusma.
Le camp de Mopti, situé dans le centre du pays et autrefois un foyer du jihadisme et de la violence dans le Sahel, a été transféré aux autorités maliennes. Contrairement à certaines rétrocessions récentes dans le nord, cette opération s’est déroulée sans heurts, même si la Minusma avait précipité son départ sous la pression de l’escalade militaire entre l’armée et les groupes armés, a déclaré Fatoumata Kaba dans un communiqué à l’AFP.
Occupé récemment par des Casques bleus du Bangladesh et du Togo, le camp avait auparavant accueilli des contingents égyptiens, pakistanais et sénégalais. Avec le retrait de Mopti, la Minusma se rapproche de la fin de sa mission. Le Conseil de sécurité de l’ONU lui a fixé comme date limite le 31 décembre pour achever son retrait.
Lundi, la Minusma organisera une cérémonie de fermeture de son quartier général à la périphérie de Bamako. Cette cérémonie marquera la conclusion de la mission, selon Fatoumata Kaba.
En juin, les colonels au pouvoir à Bamako, qui ont pris le contrôle par la force en 2020, avaient exigé le départ immédiat de la Minusma après des mois de détérioration des relations. La mission, déployée depuis 2013, n’a pas réussi en dix ans à mettre fin à la menace jihadiste, et le Conseil de sécurité a mis fin à son mandat au 30 juin.
La Minusma a procédé à des rétrocessions échelonnées, et il lui reste à fermer les sites de Bamako, Gao et Tombouctou (nord). Après le 1er janvier, elle procédera à la “liquidation” de la mission, remettant les derniers équipements aux autorités et mettant fin aux contrats existants. Jusqu’à vendredi, plus de 10 500 membres de la Minusma, militaires ou civils, sur un total d’environ 13 800 au début du retrait, ont quitté le Mali, selon la Minusma sur les réseaux sociaux.
Mamie Gonda
