9 May 2025
Mali : Vers un nouvel ordre politique sous l’impulsion de la transition et du président Assimi Goïta

Mali : Vers un nouvel ordre politique sous l’impulsion de la transition et du président Assimi Goïta

Le 29 avril 2025 marque un tournant décisif dans l’histoire politique du Mali. À travers une consultation nationale d’envergure tenue au Centre international de Conférence de Bamako, les autorités de la Transition, sous la présidence du Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga, ont réuni les forces vives du pays et des représentants de la diaspora pour engager une profonde refonte du cadre politique national.

Les recommandations issues de cette assise traduisent une volonté ferme de rompre avec les pratiques politiques passées, longtemps responsables de l’instabilité institutionnelle et de la fragmentation du pouvoir. Trois axes majeurs ont structuré les débats : la réduction du nombre de partis politiques, la relecture de la charte régissant leur fonctionnement et la lutte contre le nomadisme politique. Ces chantiers visent à renforcer la cohésion nationale et à construire une gouvernance plus efficace dans un contexte de défis sécuritaires et économiques persistants.

La mesure la plus emblématique demeure sans doute la dissolution de tous les partis politiques existants, accompagnée de conditions strictes pour la création de nouvelles formations. Une caution allant jusqu’à 100 millions de francs CFA, une implantation représentative sur tout le territoire et une limitation d’âge entre 25 et 75 ans pour les dirigeants sont désormais exigées. En supprimant le financement public des partis et en interdisant toute implication des leaders religieux, traditionnels et de la société civile dans les campagnes, le gouvernement entend moraliser profondément la vie politique.

La relecture de la charte des partis, avec la suppression du statut de chef de file de l’opposition et le redéploiement des fonds vers des projets de développement, s’inscrit dans une logique de rationalisation et de transparence, appuyée par un audit rigoureux des dépenses passées. En parallèle, la lutte contre le nomadisme politique se durcit. L’article 106 de la Constitution s’applique désormais à tous les élus, avec des sanctions claires pour les partis recevant des élus nomades.

Enfin, la proposition d’investir le Général d’Armée Assimi Goïta à la présidence pour un mandat renouvelable de cinq ans à compter de 2025, tout en suspendant les élections jusqu’à stabilisation du pays, témoigne d’un pragmatisme assumé. Cette mesure vise à offrir un cadre stable à la Transition et à pacifier durablement le Mali, avant toute reprise du processus électoral.

Le Mali montre ainsi la voie d’un renouveau politique audacieux, centré sur la souveraineté, la rigueur institutionnelle et l’unité nationale.

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