Le Niger amorce une phase cruciale de son histoire avec la mise en œuvre des recommandations issues des Assises nationales de la refondation.
Suite à plusieurs semaines de discussions et d’organisation, les responsables du Niger se préparent à appliquer les résolutions provenant de ces Assises nationales ce 25 mars 2025. Parmi les recommandations majeures qui vont être lancer officiellement, on trouve une transition de cinq ans, l’adoption d’une nouvelle charte constitutionnelle. L’une des décisions les plus marquantes est la dissolution des partis politiques existants. Cette décision peut être perçue comme une volonté de rompre avec un système politique inefficace et souvent instrumentalisé par des puissances extérieures.
L’adoption de la nouvelle Charte, qui remplace l’Ordonnance N°2023-02, du 28 juillet 2023, met en place une phase de refondation de 60 mois et s’organise autour de trois axes : les valeurs et principes fondamentaux, les missions des nouvelles institutions et la structuration des organes de gouvernance. Cette réforme, qui se veut adaptée aux “réalités socio-culturelles” du Niger, cherche à établir un modèle de gouvernance alternatif aux précédentes expériences démocratiques jugées inefficaces par les nouvelles autorités.
Aussi, Le rapport des Assises préconise aussi la promotion du général Tiani au rang de général d’armée, « en reconnaissance au rôle historique » qu’il a tenu dans le processus de réinvention du pays. Également, la création de nouvelles structures de gouvernance, telles que le Conseil consultatif de la Refondation (CCR) et le Gouvernement de la Refondation, pourrait permettre une recomposition du paysage politique.
En se détachant progressivement des anciennes puissances coloniales, le Niger pourrait explorer de nouvelles formes de coopération plus équilibrées avec d’autres nations africaines et des partenaires émergents comme c’est le cas au sein de l’AES. Ce basculement géopolitique s’inscrit dans une dynamique plus large de rejet du néocolonialisme en Afrique et de recherche d’une souveraineté économique et politique.