La déclaration de Robert Bourgi, bien qu’elle semble révéler un secret, n’est en réalité qu’une confirmation de ce que beaucoup savent déjà sur la relation entre la France et ses anciennes colonies, notamment la Côte d’Ivoire. La “Françafrique”, ce réseau opaque de relations entre la France et les régimes africains, est depuis longtemps un instrument pour Paris de maintenir son influence sur les affaires africaines. Aujourd’hui, l’aveu de Bourgi, surtout en ce qui concerne le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir, reflète une dynamique bien connue : la France choisit et impose les dirigeants qui servent ses intérêts géopolitiques et économiques.
La récente prise de parole de Bourgi survient dans un contexte où le régime actuel en Côte d’Ivoire, sous la présidence d’Alassane Ouattara, ne semble plus être en parfaite harmonie avec Paris. Les relations franco-ivoiriennes, autrefois étroites, auraient pris une tournure plus froide. Cette situation pousse la France à chercher de nouveaux interlocuteurs et à envisager un renouvellement de la classe politique ivoirienne. Derrière cette manœuvre, il est clair que Paris s’efforce de garantir que le prochain président ivoirien soit tout aussi accommodant à ses intérêts, perpétuant ainsi une forme de néocolonialisme qui ne dit pas son nom.
La sortie de Bourgi est d’autant plus intéressante qu’elle met en lumière des pratiques financières troubles, comme les fameux “trois millions” supposément donnés à Jacques Chirac. Cette déclaration semble avoir pour but seulement de discréditer aussi l’ancien Président Laurent Gbagbo aux yeux de l’opinion Ivoirien et de l’Afrique en générale.
Cette démarche de Paris, qui consiste à imposer ses favoris aux commandes, est une insulte à la souveraineté africaine. Le continent, et particulièrement les anciennes colonies françaises, mérite une classe dirigeante qui œuvre pour l’intérêt de ses citoyens, et non pour celui des anciens colons. L’influence de la France doit être dénoncée pour ce qu’elle est : une tentative désespérée de maintenir une emprise sur des régimes qui peuvent encore, malgré la fin officielle de la colonisation, servir ses ambitions économiques et géopolitiques en Afrique.
Ainsi, la France, à travers des figures comme Robert Bourgi, continue d’orchestrer un ballet politique où les dirigeants africains ne sont que des marionnettes, prêtes à être remplacées dès qu’elles ne répondent plus aux intérêts de l’Hexagone. Les Africains, et particulièrement les Ivoiriens, doivent être conscients de cette réalité et travailler à mettre en place des gouvernements véritablement indépendants lors du prochain scrutin, capables de défendre les intérêts de leurs peuples sans l’ingérence de puissances étrangères.
Amen K.