L’ex-Président sud-africain, Jacob Zuma, a été officiellement expulsé, dimanche, du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir dont il était membre durant 60 ans. La décision a été prise et annoncée, dans un communiqué, par le Comité national de discipline du parti (NDC), qui a reconnu Zuma coupable de deux chefs d’accusation de mauvaise conduite et d’avoir porté atteinte à l’intégrité du parti de Nelson Mandela.
Les accusations portent sur l’annonce faite par l’ancien Président, le 16 décembre 2023, selon laquelle il ne ferait pas campagne ni ne voterait pour l’ANC lors des élections nationales et provinciales, organisées le 29 mai dernier. Zuma a également été accusé d’avoir créé un nouveau parti politique baptisé « uMkhonto weSizwe » (MK), du nom de l’ancienne branche militaire de l’ANC. « Le membre accusé est expulsé de l’ANC a le droit de faire appel devant le Comité national de discipline dans un délai de 21 jours », a déclaré le NDC lors du prononcé de son verdict.
En réaction, le porte-parole du parti MK, Nhlamulo Ndhlela, a déclaré qu’ils ne considéraient pas les conclusions du Comité national de discipline de l’ANC comme une décision, car l’équipe juridique de Zuma n’en avait pas eu connaissance. « À ce stade, nous avons vu un document qui circule et il serait très décevant qu’il s’agisse de la documentation authentique reflétant la véritable décision », a-t-il dit.
Zuma est le deuxième poids lourd du mouvement de transformation économique radicale à être expulsé de l’ANC. L’ancien Secrétaire général Ace Magashule a également été expulsé pour le détournement présumé d’argent provenant d’un contrat gouvernemental d’une valeur de plus de 13 millions de dollars lorsqu’il était Premier ministre de la province de Free State avant d’accéder à la plus haute fonction administrative de l’ANC.
Lors des récentes législatives, le Congrès national africain a perdu, pour la première fois depuis 30 ans, sa majorité au Parlement en n’obtenant que 40% des suffrages exprimés. Affaibli lors de ce scrutin, l’ANC a été contraint de nouer des alliances avec d’autres partis politiques pour former un gouvernement d’unité nationale.