L’Irlande, l’Espagne et la Norvège officialisent ce mardi 28 mai la reconnaissance d’un État palestinien, y voyant le seul chemin crédible vers la paix et la sécurité pour Israël et pour la Palestine. Elles seront bientôt suivies par la Slovénie, qui a déjà entamé la démarche le 9 mai avec un décret de reconnaissance qu’elle compte envoyer à son Parlement pour approbation d’ici au 13 juin.
La reconnaissance de l’État de Palestine est une nécessité pour parvenir à la paix entre Israéliens et Palestiniens, ainsi qu’une question de justice historique, a déclaré ce mardi le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avant un conseil des ministres historique. Dans la foulée, Israël a accusé l’Espagne d’être complice des appels au génocide des Juifs.
De son côté, le Hamas a salué la semaine dernière une étape importante, tandis que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a parlé de moments historiques. Mais concrètement, dans la situation actuelle, que change la reconnaissance de la Palestine par ces trois pays ?
En soi, cette annonce, seule, reste d’une portée limitée, juge Hugh Lovatt, spécialiste du Proche-Orient au Conseil européen des affaires étrangères. « Ce n’est pas en reconnaissant un État qu’on crée un État », abonde en ce sens Douglas Proudfoot, ancien ambassadeur du Canada à Ramallah en Cisjordanie.
Mais l’initiative n’a rien d’inutile, au contraire. « La reconnaissance de l’État de la Palestine est purement symbolique. Ceci dit, parfois, les symboles sont très importants », souligne l’ancien ambassadeur du Canada qui précise que cela vient mettre une certaine pression sur Israël. En plus de lui faire comprendre que « la patience a des limites ».
La reconnaissance d’un État palestinien par Dublin, Madrid et Oslo est également un nouveau revers pour Tel Aviv qui les enchaîne ces dernières semaines. Elle intervient douze jours après le vote par l’Assemblée générale des Nations unies d’une résolution demandant de faire de la Palestine un État membre à part entière de l’ONU. Mais aussi quelques jours après la demande du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) d’un mandat d’arrêt Benyamin Netanyahu, et son ministre de la défense, ainsi que contre trois dirigeants du Hamas.