Alors que le conflit fait chaque jour des victimes et des déplacés, l’Organisation des Nations Unies s’enlise dans les discours diplomatiques sans perspective d’action concrète. Ce vendredi 10 mai 2024, le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est prêté encore à cet exercice de déclaration et de condamnation sans bouger le doigt pour mettre fin au massacre de la population civile à l’Est du Congo.
L’intensification des combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise au Nord-Kivu a déclenché de nouvelles vagues de déplacements. Selon l’ONU, depuis début mai, plus de 80 000 personnes ont trouvé refuge dans le territoire de Kalehe, dans la province voisine du Sud-Kivu.
« L’ONU soutient pleinement le travail de l’Union africaine visant à faire taire les armes. Nous sommes prêts à coopérer et à mobiliser la communauté internationale pour soutenir la paix du Sahel à la Corne de l’Afrique, en passant par les Grands Lacs et au-delà » , at-il indiqué.
Encore une déclaration comme les précédentes, sans rien apporter de cohérent dans la résolution de ce conflit dont les acteurs sont à l’extérieur de l’Afrique. Que faut-il à l’ONU pour demander aux pays de l’Union Européenne d’arrêter de fournir des armes au Rwanda, lesquelles sont immédiatement transmises au M23 ? De quoi l’ONU a-t-il besoin pour arrêter le Président Paul Kagame dans ses délires d’invasion d’un territoire souverain ? Pourquoi aucune sanction n’est prise contre le Rwanda dans son projet criminel de l’envahissement et du pillage des ressources minières de la RDC ? Tant de questions restent sans réponse, et pourtant les réponses sont connues de tous, il suffit d’une volonté politique pour les mettre en exécution.
Rappelons que le Secrétaire Général de l’ONU a reconnu que de nombreux conflits ne relèvent pas uniquement de la responsabilité des Africains. « De nombreux conflits sont également imputables à ceux qui, extérieurs à l’Afrique, ont une influence négative sur l’évolution des choses. Et si vous regardez plusieurs situations que vous avez évoquées, vous reconnaissez que c’est vrai » , a indiqué Antonio Guterres.
Si l’ONU est incapable d’identifier nommément les agents pathogènes extérieurs qui nuisent à la sérénité des Africains, il revient au peuple africain de comprendre les enjeux en prenant les décisions qui s’imposent.
