Les Tchadiens ont récemment voté lors d’un référendum pour ou contre une nouvelle constitution, visant à ouvrir la voie à des élections et au retour des civils au pouvoir. La junte militaire avait promis ces changements il y a deux ans et demi, mais leur réalisation a été repoussée à fin 2024.
Malgré l’appel à boycotter le référendum de la part d’une partie importante de l’opposition et de la société civile, le “oui” semble favori. Le pouvoir militaire a mené une campagne intensive, assurant le ralliement d’un opposant majeur qui appelle également à voter “oui”. L’opposition, quant à elle, est divisée et a été violemment réprimée au cours de la dernière année.
Les résultats officiels provisoires du référendum seront annoncés le 24 décembre, et la Cour suprême devra les valider le 28 décembre. Le président de transition actuel, le général Mahamat Idriss Déby, semble en bonne position pour consolider son pouvoir.
La mobilisation électorale à N’Djamena, la capitale, semble limitée, avec certains citoyens exprimant leur refus de voter, considérant que les résultats sont déjà prévisibles. Les partisans du “oui” soutiennent une Constitution pour un “État unitaire et décentralisé”, tandis que certains opposants prônent le fédéralisme.
Les principaux groupes opposés à la junte ont appelé au boycott, espérant que la faible participation délégitimera le général au pouvoir, accusé de perpétuer une “dynastie Déby”. La junte avait pris le contrôle après la mort du président Idriss Déby Itno, qui dirigeait le pays d’une main de fer pendant plus de 30 ans.
Marlene Abalo