Les Nations Unies ont appelé vendredi à une enquête sur une possible nouvelle vague de violences interethniques dans la région du Darfour au Soudan, la deuxième en quelques mois. Le Bureau des droits de l’Homme de l’ONU a rapporté que des membres de la tribu non arabe Masalit ont vécu six jours de terreur au début du mois, avec des informations préliminaires provenant de survivants et de témoins.
Selon le porte-parole du bureau, Jeremy Laurence, certaines victimes ont été sommairement exécutées ou brûlées vives. Les attaques ont commencé après la prise de contrôle par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) et leurs alliés des milices arabes d’une base de l’armée soudanaise à Ardamata, près de El-Geneina, la capitale de l’État du Darfour occidental, le 4 novembre.
Le Soudan est en proie à une guerre civile depuis mi-avril entre le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Daglo, son ancien bras droit.
Le 5 novembre seulement, 66 hommes Masalit ont été sommairement exécutés, selon M. Laurence, qui a ajouté que des centaines d’autres ont été arrêtés et conduits dans des camps de détention des RSF, dont le sort reste inconnu. Il s’agit de la deuxième vague présumée de tueries de civils Masalit perpétrée par les RSF et leurs alliés en quelques mois, après celle de mai-juin au cours de laquelle plusieurs centaines de personnes avaient déjà été tuées. Jeremy Laurence a appelé à des enquêtes indépendantes sur ces allégations.
Lopez Dokon