Depuis l’annonce du projet de budget révélant des nouvelles taxes sur le pain et les voitures des particuliers, la jeunesse Kényane s’indigne de l’insouciance de leurs dirigeants face à la situation difficile que le pays traverse. Ça fera bientôt une semaine que les jeunes envahiront les rues de la capitale Nairobi pour manifester leur ras-le-bol.
Ce mardi 25 juin 2024, la situation a dégénéré, causant la mort de cinq personnes, obligeant le président William Ruto à faire une sortie sur les réseaux sociaux. Dans une déclaration publiée sur son compte X, il a été dénoncé l’infiltration de ces manifestations par des criminels organisés qui ont provoqué des pertes de vies, la destruction de biens et la profanation des institutions et des emblèmes de la souveraineté.
Le président Ruto a affirmé que ces événements marquent une critique tournante pour le Kenya et a promis que le gouvernement utiliserait toutes les ressources à sa disposition pour éviter que cela ne se reproduise. Il a également assuré que la sécurité des citoyens, de leurs familles et de leurs biens reste une priorité absolue.
Le président a exprimé sa gratitude envers les forces de sécurité pour leur défense du Kenya et de son peuple et a mis en garde les responsables de la violence, affirmant que « l’infrastructure de sécurité établie pour protéger notre République et sa souveraineté sera déployée pour sécuriser le pays et rétablir la normalité ».
Après une première mobilisation qui avait rassemblé des centaines de personnes à Nairobi la semaine dernière, le gouvernement est revenu sur la plupart des dispositions du projet de budget, notamment l’instauration d’une TVA de 16 % sur le pain ou d’une taxe. . sur les voitures des particuliers. Mais les manifestants dénoncent par ailleurs la volonté du gouvernement de compenser le retrait de taxes annoncé par d’autres mesures fiscales (hausse des taxes sur les carburants et les produits exportés notamment). Cela risque, selon eux, d’amputer leur pouvoir d’achat, déjà grevé par les hausses l’an dernier de l’impôt sur le revenu et des cotisations santé et le doublement de la TVA sur l’essence.
Pour le gouvernement, ces mesures fiscales sont nécessaires pour redonner des marges de manœuvre au pays, lourdement endettées.